Toujours trop de psychotropes inappropriés chez les seniors

Les personnes âgées, dont une grande majorité est sous traitement médical, sont les premières à pâtir de mauvaises prescriptions, soit des prescriptions préconisant des médicaments inappropriés à la maladie dont souffre le patient. Qui dit inapproprié dit que l'efficacité du produit sur la personne et le mal dont elle souffre est plus qu'incertaine. Afin d'évaluer la situation, une étude a été menée auprès de plus de 300 personnes, hommes et femmes, toutes ayant dépassé les 65 ans. L'assistance publique des hôpitaux de Marseille, qui a mené cette étude, retire plusieurs constats de cette dernière.

La consommation de psychotropes en France chez les seniors

L'un des premiers constats apporté par l'étude c'est que parmi les médicaments et psychotropes les plus couramment prescrits à ces personnes figurent les benzodiazépines (une classe de médicaments utilisés pour traiter l'insomnie et l'anxiété). Selon cette étude, ce sont presque 70% des personnes âgées auxquels on prescrit des benzodiazépines. Or, le Dr Guillaume Fond (chercheur à l'Inserm et co-signataire de ladite étude), déclare que ce type de produits n'est pas recommandables aux personnes âgées pour leur santé, notamment parce qu'il faut plus de 20 heures pour que l'organisme les élimine totalement.

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Des médicaments psychotropes souvent inappropriés

Les médicaments figurant en tête de liste dans la prise quotidienne chez un patient senior sont les antidépresseurs, les anxiolytiques (pour la plus grande part des benzodiazépines), des hypnotiques et des antipsychotiques.

C'est donc un tiers des plus de 65 ans à qui on prescrit des benzodiazépines dits à demi-vie longue, parce qu'ils tardent à disparaître de l'organisme. Parmi ces personnes, certaines ont dépassé les 85 ans. Pourtant, la composition de ce type de produits fait que s'ils sont pris à forte dose, non seulement ils ne sont pas efficaces, mais ils peuvent être dangereux. Le Dr Guillaume Fond explique qu'il est nécessaire de s'orienter vers des traitements alternatifs plus sûrs pour le patient, comme les nouvelles générations d'antipsychotiques et les anxiolytiques à demi-vie courte (présents moins longtemps dans l'organisme). Un traitement approprié, c'est une personne mieux soignée.

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